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Gastroenterology

Novembre 2010 Docteur Jean-Claude Debongnie

Proximal and large hyperplastic and non dysplastic serrated polyps detected by colonoscopy are associated with neoplasia. MA SCHREINER.  

GASTROENTEROLOGY 2010; 139: 1497-1502.

La présence de polypes hyperplasiques proximaux (colon droit et transverse) ou de plus de 1 cm est associée à un risque majoré de cancer ou de polypes adénomateux lors de la colonoscopie initiale et lors d’examens de contrôle (risque x 2 à 3). L’article suivant offre des conclusions similaires. Un éditorial que les polypes festonnés (serrated polyps) incluent les polypes hyperplasiques, les adénomes sessiles festonnés et les adénomes traditionnels festonnés et propose que les patients porteurs de polypes festonnés proximaux et ceux de plus de 1 cm fassent l’objet d’un contrôle rapproché. Seuls les micropolypes hyperplasiques petits et distaux (en particulier au niveau du rectum) sont totalement innocents.

Budesonide is effective in adolescent and adult patients with active eosinophilic esophagitis. A. STRAUMANN.  

GASTROENTEROLOGY 2010; 139: 1526-1537.

L’étude randomisée, en double aveugle, avec groupe contrôle de 37 patients ayant des signes cliniques et histologiques d’oesophagite à éosinophiles montre que le budesonide oral (2 mg suspension orale administrée par inhalateur – PULMICORT) pendant 2 semaines améliore fortement les symptômes, les anomalies endoscopiques et normalise dans tous les cas l’infiltration éosinophile de l’œsophage. Cet essai thérapeutique se caractérise par une dose plus élevée de budesonide et un traitement court. L’absence d’amélioration clinique chez certains malgré la disparition des éosinophiles suggère la possibilité d’une atteinte fonctionnelle persistante liée à la chronicité de l’inflammation préalable.

Bowel disturbances are the most important risk factors for late onset fecal incontinence: A population – based case – control study in women. AE. BHARUCHA.  

GASTROENTEROLOGY 2010; 139: 1559-1566.

Surprise: les traumatismes obstétricaux ne jouent pas de rôle indépendant dans l’incontinence des femmes de plus de 40 ans. Par contre tabac, obésité, colon irritable, cholécystectomie et surtout diarrhée jouent un rôle important (OR 53 pour la diarrhée). Loperamide et cholestyramine sont peut-être des traitements simples.

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Décembre 2010 Docteur Jean-Claude Debongnie

Proton pump inhibitor therapy impoves symptoms in postnasal drainage. MF. VAEZY.

GASTROENTEROLOGY 2010; 139: 1887-2893.

Dans un groupe de 75 patients avec un écoulement nasal postérieur chronique randomizes (placebo VS lansoprazole 2 x 30 mg), les IPP réduisent de façon significative (60%) les symptômes. Le résultat est obtenu sans relation avec un reflus (absence de symptômes – pHmétrie normale) ce qui fait évoquer entre autres un effet antiinflammatoire des IPP (démontré expérimentalement).

 

A national study of Helicobacter pylori infection in gastric biopsy specimens. A. SONNENBERG.  

GASTROENTEROLOGY 2010; 139: 1894-1901.

Une très large etude américaine (78.895 patients) confirme que l’infection à H.pylori (gastrite chronique active – métaplasie) est inversément associée à la métaplasie de Barrett. H.pylori est toxique pour l’estomac, mais protège l’estomac ce qui fait écrire à certains que H.pylori a des bons côtés et que son absence modifie l’écologie du tube digestif, favorise les affections allergiques, etc…

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Mars 2011 Docteur Jean-Claude Debongnie

Esomeprazole with clopidogrel reduces peptic ulcer recurrence, compared with clopidogrel alone, in patients with atherosclerosis. PI. HSU.

GASTROENTEROLOGY 2011; 1401: 791-798.

Dans un groupe de 185 patients au passé ulcéreux et soufrant d’athérosclérose (cardiopathie ischémique – accident vasculaire cérébral) justifiant la prescription de clopidogrel, un nouvel ulcère apparaît chez 11% d’entre-eux (confirmant le rôle ulcérogène du clopidogrel) et la prévention obtenue par l’administration de 20 mg d’esomeprazole: 1,2% d’ulcères à 6 mois.
Il y a donc bénéfice digestif à l’association clopidogrel – IPP chez les patients ulcéreux. Pour limiter les effets négatifs cardiovasculaires éventuels (réduction d’activité du clopidogrel – majoration des accidents vasculaires), il est conseiller d’éviter l’omeprazole (interaction plus marquée avec le cytochrome P 450) et de donner les deux médications avec un intervalle de 12 heures.

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Septembre 2011 Docteur Jean-Claude Debongnie

FERGIcor, a randomized controlled trial on frric carboxymaltose for iron deficiency in Inflammatory Bowel Disease. R. EVSTATIEV.

GASTROENTEROLOGY 2011; 141: 846-853.

Dans les MICI (IBD), l’anémie ferriprive est fréquente (>30%) et le déficit en fer profond (> 1g). Un traitement intraveineux est plus efficace que l’administration orale. Une nouvelle forme de fer IV contenant 1g de fer est comparée à la forme habituelle (200 mg – couplée au sucrose) administrée plusieurs fois. L’efficacité de cette nouvelle forme est supérieure à dose égale. Reste à voir le prix!

 

Estrogen regulation of duodenal bicarbonate secretion and sex-specific protection of human duodenum. B. TVO.

GASTROENTEROLOGY 2011; 141: 854-863.

L’ulcère duodénal est plus fréquent chez l’homme que chez la femme avant la ménopause. En voici l’explication: avant la ménopause, la sécrétion duodénale de bicarbonate basale et stimulée par l’acide est plus élevée que chez l’homme – cette élévation est parallèle au taux d’oestradiol sérique – le duodénum contient des récepteurs pour les oestrogènes. Démonstration élégante.

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Octobre 2011 Docteur Jean-Claude Debongnie

Early mucosal healing with infliximab is associated with improved longterm clinical outcomes in ulcerative colitis. JF. COLOMBEL.

GASTROENTEROLOGY 2011; 141: 1194-1201.

Cette étude prospective randomisée de l’infliximab dans la colite ulcéreuse (ACT-A et ACT-2) confirme les résultats d’une étude rétrospective portant sur 5 ans: la guérison muqueuse précoce (à 8 semaines) améliore le pronostic (à 54 semaines) – pas de colectomie par exemple en cas de guérison muqueuse (versus 20% en cas de lésions persistantes importantes).

 

A conservative and minimally invasive approach to necrotizing pancreatitis improves outcome. HC. VAN SANTVOORT.

GASTROENTEROLOGY 2011; 141: 1254-1263.

Cette superbe étude prospective multicentrique néerlandaise a inclus sur 5 ans 639 patients avec une pancréatite aigue sévère (jugée sur des critères CT – score de Balthazar). La mortalité globale est de 15%. 62% ont eu un traitement conservateur avec une mortalité de 7%. 38% ont eu une intervention avec une mortalité de 27%. Un délai plus long avant une intervention diminue la mortalité: 56% de 0 à 14 jours – 26% de 15 à 25 jours – 15% à plus de 29 jours. Un drainage par cathéter a été la première intervention dans 2/3 des cas mais ce traitement n’a suffi que dans 1/3 des cas. La laparotomie est associée à une morbidité élevée et une mortalité significative, surtout réalisée en urgence et dans les premiers jours: 78% de mortalité. La nécrosectomie rétropéritonéale par coelioscopie est l’approche de choix. La nécrosectomie endoscopique, débutante, semble avoir peu de complications.

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Novembre 2011 Docteur Jean-Claude Debongnie

Increased risk of non melanoma skin cancers among individuals with inflammatory bowel disease. H. SINGLI.

GASTROENTEROLOGY 2011; 141: 1612-1620.

Une étude canadienne de près de 10000 patients atteints de MICI montre que les patients sous thiopurines ont un risque plus élevé (5x) de cancer de la peau. Une étude française de près de 20000 cas (l’article suivant dans la revue) arrive aux mêmes conclusions. Il faut donc recommander à ces patients une protection contre le soleil, certainement s’inquiéter de toute lésion cutanée et éventuellement conseiller une visite annuelle chez le dermatologue.

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Décembre 2011 Docteur Jean-Claude Debongnie

Non steroidal anti-inflammatory drugs and statins have chemopreventive effects in patients with Barrett’s esophagus. F. KASTELEIN.

GASTROENTEROLOGY 2011; 141: 2000-2008

38 des 570 patients (7%) suivis pendant près de 5 ans ont développé une dysplasie de haut grade ou un cancer. L’usage régulier d’antiinflammatoires ou de statines réduit de moitié (HR – hazard ratio – 0,47 – 0,46) ce risque. L’usage combiné le réduit de ¾ (HR 0,22). L’aspirine à faible dose réduit le risque de façon non significative.

 

A conservative and minimally invasive approach to necrotizing pancreatitis improves outcome. HC. VAN SANTVOORT.

GASTROENTEROLOGY 2011; 141: 1254-1263.

Cette superbe étude prospective multicentrique néerlandaise a inclus sur 5 ans 639 patients avec une pancréatite aigue sévère (jugée sur des critères CT – score de Balthazar). La mortalité globale est de 15%. 62% ont eu un traitement conservateur avec une mortalité de 7%. 38% ont eu une intervention avec une mortalité de 27%. Un délai plus long avant une intervention diminue la mortalité: 56% de 0 à 14 jours – 26% de 15 à 25 jours – 15% à plus de 29 jours. Un drainage par cathéter a été la première intervention dans 2/3 des cas mais ce traitement n’a suffi que dans 1/3 des cas. La laparotomie est associée à une morbidité élevée et une mortalité significative, surtout réalisée en urgence et dans les premiers jours: 78% de mortalité. La nécrosectomie rétropéritonéale par coelioscopie est l’approche de choix. La nécrosectomie endoscopique, débutante, semble avoir peu de complications.

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Janvier 2012 Docteur Jean-Claude Debongnie

Increasing incidence and prevalence of the inflammatory bowel diseases with time, based on systematic review. NA MOLODECKI.

GASTROENTEROLOGY 2012; 142: 46-54.

Cette revue systématique conclut à l’augmentation de l’incidence et de la prévalence de la colite ulcéreuse et de la maladie de Crohn « indicating its emergence as a global disease » touchant par exemple 0,6% des canadiens. A noter l’absence de chiffres pour le continent africain (à l’exception de l’Afrique du Sud).

 

Helminth infection does not reduce risk for chronic inflammatory disease in a population-based study. P. BAGER.

GASTROENTEROLOGY 2012; 142: 55-62.

Une hypothèse suggère que les infections par helminthes protégeraient des maladies inflammatoires du tube digestif. Enterobius vermicularis en est l’agent le plus fréquent. En analysant les prescriptions de son traitement (mebendazole) chez 132.383 enfants comparés à plus de 600.000 témoins, cette étude nationale danoise conclut que l’infection ne réduit pas le risque de maladie inflammatoire intestinale, d’asthme, de diabète ou de rhumatisme inflammatoire.

 

Maintenance of remission among patients with Crohn’s disease on antimetabolite therapy after infliximab therapy is stopped. E. LOUIS

GASTROENTEROLOGY 2012; 142: 63-70.

Chez 115 patients traités plus d’un an par infliximab et un antimétabolite, l’infliximab a été arrêté et une rechute observée l’année qui suit chez 44%. En cas de rechute, un nouveau traitement à l’infliximab est efficace et bien toléré dans 88% des cas. Le risque de rechute est d’autant plus faible que la rémission est complète (CRP – calprotectine), chez les femmes et en l’absence de traitement chirurgical. Cette étude indique la faisabilité de cette attitude chez certains patients mais n’est pas un encouragement, encore moins une recommandation.

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Gastroenterology

Février 2012 Docteur Jean-Claude Debongnie

Tobacco smoking increases the risk of high-grade dysplasia and cancer among patients with Barrett’s esophagus. HG COLELMAN.

GASTROENTEROLOGY 2012; 142: 233-240.

Smoking increases the risk for colorectal adenomas in patients with Lynch syndrome. RW WINKELS.

GASTROENTEROLOGY 2012; 142: 241-247.

Dans ces deux articles concernant des conditions prénéoplasiques, le tabac double le risque de cancer. Voilà qui complète encore le sombre tableau du tabac: un éditorial signale que le tabac jour un rôle de carcinogenèse dans 18 cancers!

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Mars 2012 Docteur Jean-Claude Debongnie

Rifaximin-extended intestinal release induces remission in patients with moderately active Crohn’s disease. C. PRANTERA.

GASTROENTEROLOGY 2012; 142: 473-481.

La rifaximine est un antibiotique oral, peu absorbé (<0,4%) exerçant son activité bactéricide dans la lumière intestinale et efficace dans les infections intestinales, l’encéphalopathie et même le colon irritable. Dans cette étude, des microgranules gastrorésistants ont été utilisés pour augmenter la concentration antibiotique. Dans un groupe de 402 patients, la dose de 800 mg (2x/jour) entraine une rémission chez 62% VS 43% dans le groupe placebo.

 

Fecal transplantation, through colonoscopy, is effective therapy for recurrent Clostridium difficile infection. E. MATTILA.

GASTROENTEROLOGY 2012; 142: 490-496.

Les auteurs analysent rétrospectivement 70 patients ayant eu une transplantation fécale. Ces patients – âge moyen de 72 ans – ont eu une moyenne de 3,5 épisodes d’infection à clostridium difficile (ribotype 027 – le plus méchant – dans la moitié des cas). 100 ml de suspension fécale de donneur sont injectés dans le caecum des patients. Une réponse favorable a été observée chez 66 (les 4 restants ayant le ribotype 027). Durant les 12 mois suivants, une rechute est survenue chez 4 patients ayant à nouveau reçu des antibiotiques.

 

Appendicitis: can immediate antibiotic treatment still be withhold? HD. ALLESCHER. SELECTED SUMMARY

GASTROENTEROLOGY 2012; 142: 666-669.

Il s’agit d’un commentaire d’un article pour dans le Lancet (VONS C. Amoxicillin plus clavulanic acid versus appendicectomy for treatment of acute uncomplicated appendicitis. LANCET 2011; 377: 1573-1579). L’appendicite est une maladie infectieuse (comme la diverticulite). Dans unessai randomisé de 243 patients réalisé en France, 68% des patients traités par antibiotiques avaient toujours leur appendice un an plus tard!