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Gastroenterology

Décembre 2013 Docteur Jean-Claude Debongnie

Delay in diagnosis of eosinophilic esophagitis increases risk for stricture formation in a time-dependant manner. AM. SCHOEPFER.

GASTROENTEROLOGY 2013; 145: 1230-1236.

Une large base de données suisse a inclus 783 patients et parmi eux 200 ont été analysés en détail. Les patients ayant une éosinophilie oesophagienne associée à un reflux démontré par pHmétrie ou ayant répondu à un traitement par IPP ont été exclus. L’étude montre une sténose oesophagienne chez 37,5%. La prévalence est de 17,5% quand le délai entre les symptômes et le diagnostic est de moins de 2 ans et augmente progressivement jusqu’à 71% quand il est de plus de 20 ans. Il s’agit d’une maladie chronique qu’il s’agit de diagnostiquer le plus tôt possible, en y pensant en cas de dysphagie inexpliquée (présente chez 95% des patients dans cette étude) ou d’impaction oesophagienne mal expliquée (présente chez 28%).

 

New consensus definition of acute kidney injury accurately predicts 30-day mortality in patients with cirrhosis and infection. F. WONG.

GASTROENTEROLOGY 2013; 145: 1280-1288.

Un dysfonctionnement rénal est fréquent dans la cirrhose. Les critères de syndrome hépatorénal type I, sévères puisque nécessitant une créatinine > 2,5 mg/dl, recouvrent mal le problème. Une nouvelle définition d’insuffisance rénale aigue (AKI – acute kidney injury) est proposée: soit une majoration de 0,3 mg sur 48 heures, soit une élévation de 50% par rapport aux données antérieures. Ce choix semble bon car prédisant bien le pronostic. La mortalité chez les patients infectés est de 7% en l’absence d’insuffisance rénale aigue, 34% quand elle est présente. En cas d’insuffisance rénale persistante, elle est de 80%, contre 15% en cas de récupération complète. Chez 15% des 337 patients inclus dans l’étude, l’infection était nosocomiale et 23% ont acquis une 2ième infection à l’hôpital. Cela doit nous inciter à tout faire pour éviter les infections nosocomiales et leur mortalité élevée chez le cirrhotique.

 

Molecular diagnosis of eosinophilic esophagitis by gene expression profiling. T. WEN.

GASTROENTEROLOGY 2013; 145: 1289-1299.

Encore un exemple de signature moléculaire diagnostique qui nous aidera de plus en plus dans le futur. Une sélection de 94 gênes liés aux éosinophiles a été composée et utilisée ensuite à partir de biopsies de près de 150 patients (oesophagite à éosinophile – reflux – contrôles). La sensibilité du test est de 96%, sa spécificité de 98%. Il permet le diagnostic sur une seule biopsie (au lieu des 4 recommandées pour l’histologie) et le permet même après traitement.

 

American Gastroenterological Association (AGA) institute guideline on the use of thiopurina, methotrexate and anti-TNF-x biologic drugs for the induction and maintenance of remission in inflammatory Crohn’s disease. JP TERDIMAN.

GASTROENTEROLOGY 2013; 145: 1459-1463.

Dans le même numéro, deux commentaires précisent les conditions et les limites de « guideline » (fil guide): ils doivent être justifiés en utilisant le système GRADE (Grading of Recommendations, Assessment, Development and Evaluation système) où la recommandation va de forte à faible, et l’évidence de haute à très basse. De plus, il faut actualiser les recommandations (certaines datent d’il y a 10 ans) et les auteurs doivent être identifiés et mentionner leurs conflits d’intérêt.
Répondant à ces critères, l’article recommande fortement l’usage d’anti-TNF seuls ou associés à une thiopurine (évidence haute dans ce cas) pour obtenir une rémission après échec des traitements standards (incluant les stéroïdes). En cas de rémission après stéroïdes, on peut fortement  recommander les thiopurines ou les anti-TNF, et uniquement ces derniers en cas de rémission obtenue par anti-TNF. Sur les 10 recommandations, cinq sont fortes, mais une seule est basée sur une évidence de haute qualité.
L’article est suivi de la revue technique, comprenant les 70 articles d’études de référence qui ont fait la base des recommandations.