Clinical Gastroenterology and Hepatology

Mars 2017 Docteur Jean-Claude Debongnie

Suspected non celiac gluten sensitivity confirmed in few patients after gluten challenge in double-blind, placebo-controlled trials. J. MOLINA-INFANTE

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 339-348.

Depuis une vingtaine d’années, de multiples publications traitent de la sensibilité au gluten, d’origine non coeliaque. Cela toucherait entre 0,5 et 13% de la population. En l’absence de tests spécifiques, un essai contrôlé avec placebo, en double aveugle est une alternative pour garantir le diagnostic.

Les auteurs ont analysé 10 études en double aveugle portant sur 1312 adultes. Conclusions surprenantes: seuls 16% ont eu des symptômes provoqués par le gluten et pas par le placebo – 40% ont un effet nocebo cad des symptômes pendant la période placebo semblables ou supérieurs à ceux pendant la prise de gluten. Il est donc bien difficile de préciser le diagnostic de sensibilité au gluten.

Une remarque préalable des auteurs: il est crucial d’exclure formellement une maladie coeliaque, ce qui est le cas dans les études mentionnées. Ce n’est pas le cas en clinique courante ou dans 2/3 des cas n’ont pas été testés pour une maladie coeliaque.

L’amélioration lors d’un régime sans gluten pourrait être due à différents facteurs: intolérance à d’autres composants du blé (inhibiteurs de l’amylase-trypsine – agglutinines de germes de blé) – intolérance aux FODMAP – rares cas d’allergie au blé (non médiées par l’IgE).

Les auteurs suggèrent donc que la sensibilité au gluten n’est pas un terme approprié.

 

Negative effects on psychological health and quality of life of genuine irritable bowel syndrome – type symptoms in patients with inflammatory bowel disease. DJ. GRACIE.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 376-384.

La survenue de symptômes fonctionnels chez les patients ayant une maladie de Crohn ou une colite ulcéreuse n’est pas rare et est importante à dépister pour éviter une escalade thérapeutique antiinflammatoires inappropriée.

378 patients de Leeds ont été évalués: les symptômes suivant les critères de Rome 3 (colon irritable) – l’inflammation par le dosage de la calprotectine fécale (< 250 microgrammes par gramme).

57 des 206 (27,7%) des patients avec maladie de Crohn et 34 des 172 patients avec une colite ulcéreuse (19,8%) avaient des symptômes fonctionnels et ont été comparés aux autres sur le plan psychologique et qualité de vie. Les plaintes fonctionnelles ont le même effet psychologique délétère et altèrent la qualité de vie autant que chez les patients en poussée inflammatoire. Il est donc important de leur accorder de l’importance.

Petite remarque: le taux de calprotectine fécale retenu est 250 microgrammes par gramme de selle, bien plus élevé que le seuil de 50 souvent utilisé. Le seuil à retenir n’est pas clairement établi. La calprotectine fécale peut être élevée dans différentes autres pathologies coliques: maladie diverticulaire active – colite microscopique ou extracoliques comme l’ulcère duodénal ou le cancer gastrique. C’est également le cas en présence de sang occulte. La calprotectine dans les selles et un témoin non spécifique: c’est la CRP du tube digestif.

 

Aspirin use is associated with reduced risk of occlusion of metallic stents. S. JANG

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 446-453.

Encore un bénéfice de l’aspirine! Les auteurs ont analysé 593 patients avec une prothèse biliaire métallique et ont comparé les 157 patients prenant de l’aspirine (80 mg ou plus) aux 436 autres. L’aspirine réduit de moitié le taux d’occlusions et allonge le délai de survenue de 339,9 jours à 434,4. A confirmer et à valider.