Clinical Gastroenterology and Hepatology

Juin 2017 Docteur Jean-Claude Debongnie

Incidence and prevalence of Crohn’s disease and ulcerative colitis in Olmsted Country, Minnesota from 1970 through 2010.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 857-863.

Comme toute la population de « Olmsted Country » est traitée à la Mayo Clinic et un hôpital affilié, des études d’incidence et de prévalence sont possibles. Ainsi, un registre des MICI existe depuis 1935. Entre 1970 et 2010, l’incidence et la prévalence de la maladie de Crohn et de la colite ulcéreuse ont continué à augmenter. Ensemble, elles touchent 0,5% de la population étudiée, prévalence élevée qui, extrapolée à l’ensemble des Etats-Unis inclurait 1,6 million de cas.

 

Changes in presentation of celiac disease in Ireland from the 1960s to 2015. P. DOMINGUEZ CASTRO

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 864-871.

Une analyse retrospective des dossiers de coeliaques diagnostiqués entre 1960 et 2015 dans 5 centres de reference en Irlande a inclus 749 patients. Les changements concernent: le tableau clinique classique (85% avant 1985 – 48% après 2010) – la prevalence des maladies thyroïdiennes associées (36,6% VS 17,1%) – l’âge du diagnostic chez les adultes (34 ans VS 45) – le BMI (21,5 VS 24,8 kg/m²).

Fecal immunochemical test detects sessile serrated adenomas and polyps with a low level of sensitivity. LC. CHANG.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 872-879.

Les polypes festonnés (serrated) sont à l’origine d’1/3 des cancers du colon et sont à l’origine de bien des cancers d’intervalle cad entre 2 coloscopies de dépistage. Ils sont plus souvent plans et plus frequents dans le colon droit, et donc plus difficiles à détecter. Cela explique peut-être les résultats de cette étude réalisée à Taiwan. Le test immunochimique (FIT), plus sensible que l’Hemoccult ne détecte que 12,3% des polypes festonnés alors qu’il détecte 32,4% des adénomes significatifs.

L’éditorial accompagnant l’article insiste sur l’importance du dépistage don’t la modalité (coloscopie ou FIT) doit être celle que le patient a le plus de chance de réaliser.

 

Increased post-procedural non-gastrointestinal adverse events after outpatient colonoscopy in high-risk patients. DA. JOHNSON

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 883-891.

Les auteurs, à partir d’une large base de données américaine, ont analysé 82025 coloscopies chez des patients à risque (comorbidité pulmonaire – prise de medications antithrombotiques – âge > 60 ans) et les ont comparé à des patients sans facteur de risqué. Les complications cardiaques, pulmonaires et cérébrales survenant dans le mois qui suit ont été relevées. Celles-ci sont 7 fois plus nombreuses en cas de prises d’antithrombotiques, 2 fois en cas de pathologie pulmonaire, 6 fois plus nombreuses après 70 ans (5% VS 0,7% avant 60 ans – cad un risque plus élevé que l’hémorragie ou la perforation).

Cette étude est importante car elle attire notre attention sur des risques que nous ne voyons pas.

 

Predicted increases in incidence of colorectal cancer in developed and developing regions in association with ageing population. KKF. TSOI.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 892-900.

 Les données extraites de l’Agence Internationale de Recherche sur le cancer ont permis d’analyser 118 populations issues de 102 registres du cancer. Les projections sont les suivantes: reduction de l’incidence aux USA (16,3%) – augmentation modérée au Royaume Uni et en Suède (4,8 et 4,7%) – forte augmentation dans d’autres regions (60,5% en Chine – 47% en Croatie).

 

Decrease in incidence of colorectal cancer among individuals 50 years of older after recommandations for population-based screening. CC. MURPHY.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 903-909.

Sur une période de 30 ans, depuis 1975, parmi la population américaine de plus de 50 ans, l’incidence du cancer colorectal a diminué de 40% dans la population blanche, de 26% dans la population noire. Ceci est lié au dépistage (dans les années 80, l’Hemoccult a été propose et ultérieurement la coloscopie) mais pas uniquement puisque la diminution a commencé un peu avant le dépistage.

Par contre, l’incidence a augmenté d’1/3 avant 50 ans, tout en restant faible.

Clinical Gastroenterology and Hepatology

Mai 2017 Docteur Jean-Claude Debongnie

Digital cohorts within the social mediome: An approach to circumvent conventionnel research challenges A. KULANTHAIVEL.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017 ; 15 :614-618.

Pour les maladies rares, il est difficile de réunir assez de patients pour préciser leurs différents aspects et tester des traitements.

Les auteurs, à l’aide de Facebook et Twitter, ont créé un réseau de recherche pour l’hépatite auto-immune, ce qui leur a permis de réunir 1500 patients sur 2 ans.

 

White paper AGA: POWER-Practice guide on obesity and weight management, education and resources. A. ACOSTA.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 631-649.

« L’épidémie de l’obésité se poursuit à une vitesse alarmante », première phrase de l’article qui résulte d’un travail conjoint de différentes sociétés : gastro – pédiatrie – nutrition – chirurgie bariatrique. L’article est un guide pratique : POWER : Practice Guide on Obesity and Weight management, Education and Resources. Comme les conséquences digestives de l’obésité (reflux – stéatohépatite – etc..) sont plus fréquentes et plus précoces que le diabète et les maladies cardiovasculaires, le gastroentérologue est en première ligne. Ce guide pratique insiste sur l’importance d’un team multidisciplinaire, sur l’individualisation du traitement dont les bases sont le régime, le changement de comportement et l’activité physique et qui inclut la pharmacothérapie, l’endoscopie bariatrique et la chirurgie bariatrique.

 

Endoscopic bariatric and metabolic therapies: Surgical analogues and mechanism of action. P. JIRAPIMIO

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017 ; 15 : 619-630.

Comme l’indique le titre, plusieurs techniques endoscopiques s’inspirent de la chirurgie bariatrique avec de bons résultats. D’autres techniques sont explicitées : le ballon intragastrique (technique plus simple) et l’aspiration gastrique (aspiration postprandiale par une sorte de gastrostomie).

Association between response to acid-suppression therapy and efficacy of antireflux surgery in patients with extraoesophageal reflux. JT. KRILL.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017 ; 15 : 675-681.

Cette étude rétrospective a porté sur 115 patients (2/3 avec un reflux typique – 1/3 avec des manifestations extra-œsophagiennes : toux – raucité – asthme) opérés pour reflux et suivis plus de 5 ans. L’opération donne de très bons résultats (>90% à 1 an) en cas de reflux typique répondant aux IPP. Les résultats sont moins bons en cas de reflux typique ne répondant aux IPP (78.9%). En cas de manifestations extra-œsophagiennes, les résultats sont moins bons même en cas de réponse aux IPP (58% à 1 an) et mauvais en cas de non réponse (33%).

Après 5 ans, il y a 1/4 de récidives en cas de reflux typique, au moins 3/4 dans les autres cas.

 

Major gastrointestinal bleeding is caused by occult malignancy in patients receiving warfarin or dabigatran to prevent stroke and systemic embolism from atrial fibrillation. KF FLACK.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 682-690.

Un essai randomisé prospectif comparant 2 doses de dabigatran et la warfarin dans la prévention d’AVC et d’embolies systémiques en cas de fibrillation auriculaire, a inclus 18.113 patients. 546 d’entre eux (environ 3%) ont eu une hémorragie digestive (chute de l’hémoglobine >2gr/dl – transfusion de 2U de sang ou plus).

8.1% étaient dus à un cancer digestif principalement colorectal (79.5%), surtout dans le groupe dabigatran (34/38 cancers) moins souvent gastriques (5/10 dans le groupe warfarin – 1/10 dans le groupe dabigatran).

Un éditorial accompagne l’article. Il explique l’action prédominante du dabigatran sur le tractus digestif inférieur par son absorption incomplète suivie d’une activation endoluminale et ainsi d’une action anticoagulante topique durant le transit intestinal. L’éditorial insiste sur d’autres aspects préventifs : dépistage préalable pour le côlon en cas d’usage prolongé d’anticoagulants – usage d’IPP préventif en cas de facteurs de risque.

 

Psyllium fiber reduces abdominal pain in children with irritable bowel syndrome in a randomized, double-blind trial. RJ SHULMAN.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 712-719.

6 gr de psyllium avant 12 ans, 12 gr plus tard, réduisent de moitié les épisodes douloureux en cas de côlon irritable chez l’enfant. Autres éléments intéressants : il n’y a pas de profil psychologique particulier (pas plus d’anxieux que de déprimés) – pas de modification du microbiome.

Clinical Gastroenterology and Hepatology

Avril 2017 Docteur Jean-Claude Debongnie

Opened proton pump inhibitor capsules reduce time to healing compared with intact capsules for marginal ulceration following Roux-en-Y gastric bypass. AR. SCHULMAN.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 494-500.

Sur une période de 15 ans, 164 patients avec un ulcère anastomotique après un bypass gastrique ont été étudiés de façon rétrospective, comparant les 49 ayant pris des IPP sous forme de capsule et les 115 ayant reçu la médication après ouverture des capsules d’IPP. Le temps médian de cicatrisation est de 342 jours dans le premier groupe et de 91 dans le second.

Il est donc recommandé d’ouvrir les capsules en cas d’ulcère anastomotique, survenant chez 5% des patients avec bypass. En effet, dans ce cas la capsule non ouverte passe un court moment dans la poche gastrique et traverse rapidement le grêle, limitant l’absorption du médicament.

 

Endoscopic sleeve gastroplasty significantly reduces body mass index and metabolic complications in obese patients. RZ. SHARAIHA.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 504-510.

Une gastroplastie en gouttière endoscopique utilisant un système de suture et un endoscope thérapeutique a été réalisée chez 91 patients par le même opérateur.

Après la courbe d’apprentissage (35 patients), la durée de l’examen est de 93 min. et le patient quitte l’hôpital le jour même. Un seul patient a eu une complication (abcès traité médicament).

Après 12 mois, le poids chute de 17,5% (20,9% à 24 mois), l’hémoglobine glycosylée, la pression systolique, les transaminases et les triglycérides chutent également.

Aux USA, l’obésité est épidémique, et la chirurgie bariatrique est le type d’intervention chirurgicale la plus pratiquée. C’est peut-être une technique d’avenir!

 

Education, employment, income and marital status among adults diagnosed with inflammatory bowel diseases during childhood or adolescence. W. EL‑MATARY.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 518-524.

341 patients dont la maladie inflammatoire intestinale a été diagnostiquée avant l’âge de 18 ans ont été suivis 14 ans et comparés avec un groupe contrôle. Contrairement aux craintes, ces patients ont un degré d’éducation et un salaire supérieurs à ceux du groupe contrôle.

 

Use of intestinal ultrasound to monitor Crohn’s disease activity. T. KUCHARZIK.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 535-542;

L’étude a porté sur 234 patients atteints de maladie de Crohn et évalués dans 47 sites en Allemagne à l’occasion d’une poussée. Ils ont été suivis cliniquement index de Harvey-Bradshaw), biologiquement (CRP) et échographiquement (y compris un doppler couleur). L’amélioration clinique et biologique après intensification du traitement est associée à une amélioration des paramètres échographiques (épaisseur de la paroi par exemple).

L’échographie est un examen simple et qui peut être répété sans problème (et sans préparation).

 

Rectal gas volume measured by computerized tomography identifies evacuation disorders in patients with constipation. SY PARK.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 543-552.

Une nouvelle astuce pour orienter l’évaluation de la cause d’une constipation? En cas de constipation terminale, de trouble de l’évacuation, le CT scan  – mais aussi l’abdomen à blanc – peut montrer un rectum plein de gaz – ce qui n’est pas le cas des autres types de constipation et peut donc orienter l’évaluation diagnostique ultérieure.

 

Fecal microbiota transplantation for recurrent clostridium difficile infection in patients with inflammatory bowel disease – a single-center experience. SM. CHIN.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 597-599.

 35 patients (13 Crohn – 22 colites ulcéreuses) ont eu une transplantation de flore fécale sous forme de capsule en raison d’infections récidivantes à Clostridium difficile.

Bonne nouvelle: un seul patient a récidivé l’infection. La moitié des patients a cependant nécessité une escalade thérapeutique antiinflammatoire et 2 patients ont développé pour la première fois un abcès anal.

Clinical Gastroenterology and Hepatology

Mars 2017 Docteur Jean-Claude Debongnie

Suspected non celiac gluten sensitivity confirmed in few patients after gluten challenge in double-blind, placebo-controlled trials. J. MOLINA-INFANTE

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 339-348.

Depuis une vingtaine d’années, de multiples publications traitent de la sensibilité au gluten, d’origine non coeliaque. Cela toucherait entre 0,5 et 13% de la population. En l’absence de tests spécifiques, un essai contrôlé avec placebo, en double aveugle est une alternative pour garantir le diagnostic.

Les auteurs ont analysé 10 études en double aveugle portant sur 1312 adultes. Conclusions surprenantes: seuls 16% ont eu des symptômes provoqués par le gluten et pas par le placebo – 40% ont un effet nocebo cad des symptômes pendant la période placebo semblables ou supérieurs à ceux pendant la prise de gluten. Il est donc bien difficile de préciser le diagnostic de sensibilité au gluten.

Une remarque préalable des auteurs: il est crucial d’exclure formellement une maladie coeliaque, ce qui est le cas dans les études mentionnées. Ce n’est pas le cas en clinique courante ou dans 2/3 des cas n’ont pas été testés pour une maladie coeliaque.

L’amélioration lors d’un régime sans gluten pourrait être due à différents facteurs: intolérance à d’autres composants du blé (inhibiteurs de l’amylase-trypsine – agglutinines de germes de blé) – intolérance aux FODMAP – rares cas d’allergie au blé (non médiées par l’IgE).

Les auteurs suggèrent donc que la sensibilité au gluten n’est pas un terme approprié.

 

Negative effects on psychological health and quality of life of genuine irritable bowel syndrome – type symptoms in patients with inflammatory bowel disease. DJ. GRACIE.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 376-384.

La survenue de symptômes fonctionnels chez les patients ayant une maladie de Crohn ou une colite ulcéreuse n’est pas rare et est importante à dépister pour éviter une escalade thérapeutique antiinflammatoires inappropriée.

378 patients de Leeds ont été évalués: les symptômes suivant les critères de Rome 3 (colon irritable) – l’inflammation par le dosage de la calprotectine fécale (< 250 microgrammes par gramme).

57 des 206 (27,7%) des patients avec maladie de Crohn et 34 des 172 patients avec une colite ulcéreuse (19,8%) avaient des symptômes fonctionnels et ont été comparés aux autres sur le plan psychologique et qualité de vie. Les plaintes fonctionnelles ont le même effet psychologique délétère et altèrent la qualité de vie autant que chez les patients en poussée inflammatoire. Il est donc important de leur accorder de l’importance.

Petite remarque: le taux de calprotectine fécale retenu est 250 microgrammes par gramme de selle, bien plus élevé que le seuil de 50 souvent utilisé. Le seuil à retenir n’est pas clairement établi. La calprotectine fécale peut être élevée dans différentes autres pathologies coliques: maladie diverticulaire active – colite microscopique ou extracoliques comme l’ulcère duodénal ou le cancer gastrique. C’est également le cas en présence de sang occulte. La calprotectine dans les selles et un témoin non spécifique: c’est la CRP du tube digestif.

 

Aspirin use is associated with reduced risk of occlusion of metallic stents. S. JANG

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 446-453.

Encore un bénéfice de l’aspirine! Les auteurs ont analysé 593 patients avec une prothèse biliaire métallique et ont comparé les 157 patients prenant de l’aspirine (80 mg ou plus) aux 436 autres. L’aspirine réduit de moitié le taux d’occlusions et allonge le délai de survenue de 339,9 jours à 434,4. A confirmer et à valider.

AutreClinical Gastroenterology and Hepatology

Février 2017 Docteur Jean-Claude Debongnie

Management of Clostridium difficile infection in inflammatory bowel disease: Expert review from the Clinical Practice Updates Committee of the AGA Institute. S. KANNA.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 166-174.

La colite à clostridium difficile touche 8x plus souvent les patients souffrant de MICI (plus la colite ulcéreuse que le Crohn) même en l’absence de prise préalable d’antibiotiques. Les recommandations des experts sont: rechercher la presence clostridium dificile dans toute poussée de MICI – retester en cas de persistence ou de récidive de diarrhées après tout traitement antibiotique – utilizer la vancomycine plutôt que le metronidazole – éviter une escalade d’immunosuppression en cas d’infection non traitée – envisage une transplantation fécale en presence d’infection récidivante.

 

Chronic diarrhea: diagnosis and management. LR. SCHILLER.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 182-193.

Notions glanées: Des selles fréquentes mais de consistance normale sont de la pseudodiarrhée. Le patient appelle parfois diarrhée ce qui est de l’incontinence. Plus de 700 médications peuvent causer de la diarrhée.

 

Dictary factors reduce risk of acute pancreatitis in a large multiethnic cohort. VW. SETIAWAN.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2017; 15: 257-265.

A partir d’une cohort prospective de 215000 sujets américains enrolés entre 1993 et 1996, la relation entre les facteurs diététiques et la pancréatite aigue ont pu être évalué. La viande, les oeufs, les graisses saturées et le cholesterol augmentent de 25% le risque de pancréatite (biliaire et non biliaire). Le café (plus de 4 tasses pa jour) réduit d’1/3 le risqué de pancréatite biliaire.

NB: le café réduit le risque d’hépatocarcinome, de même que la mortalité globale.

Clinical Gastroenterology and Hepatology

Novembre 2016 Docteur Jean-Claude Debongnie

Prevention of post-endoscopic retrograde cholangiography pancreatitis: Medications and techniques. AY WANG.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2016; 14: 1552-1558.

La pancréatite aigue due à une cholangiopancréatophie endoscopique est une complication qui peut toucher 15% des patients à haut risque. La meilleure prévention est de limiter les examens purement diagnostiques et les examens compliqués aux endoscopistes experts. De multiples médications (l’article en relève 27) ont fait l’objet d’essais thérapeutiques. Seuls les suppositoires d’antiinflammatoires (Diclofenac – indomethacine) ont donné des résultats régulièrement positifs (certains articles plus récents limitent cette efficacité aux patients à haut risque). Compte-tenu du faible coût et des risques minimes, l’auteur recommande un suppositoire de 100 mg d’indométhacine à la fin de tout examen à risque.

Parmi les manœuvres endoscopiques préventives, la pose d’un stent pancréatique réduit de 2/3 les risques de pancréatite aigue.

 

Accuracy of first – and second – generation colon capsules in endoscopic detection of colorectal polyps: A systematic review and meta-analysis. C. SPADA.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2016; 14: 1533-1543.

Les vidéocapsules de seconde generation pour l’exploration du colon ont des performances remarquables. Cette analyse de 14 études portant sur 2420 patients comparant les capsules de première et de seconde générations et la coloscopie montrent que les capsules de seconde génération détectent tous les cancers et 87% des polypes de plus de 10 mm.

Use of antibiotics among patients with cirrhosis and upper gastrointestinal bleeding is associated with reduced mortality. AM. MOON.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2016; 14: 1629-1637.

Des études prospective randomisées avaient déjà montré que l’administration systématique d’antibiotiques (fluoroquinolones ou caphalosporines de 3ième génération) aux patients cirrhotiques hospitalisés pour hémorragie digestive réduisaient de 20% la mortalité hospitalière. Cette étude « de terrain » a analysé les dossiers de 8655 patients cirrhotiques admis pour hémorragie digestive (1/3 saignaient de varices). Les antibiotiques réduisent d’1/3 la mortalité à 30 jours et l’usage d’antibiotiques est passé de 31% à 58% sur les 8 années d’étude. Et vous, donnez-vous systématiques des antibiotiques aux cirrhotiques en hémorragie digestive, même quand un ulcère en est la cause?

Clinical Gastroenterology and Hepatology

Septembre 2016 Docteur Jean-Claude Debongnie

Quality improvement primer series: The plan-do-study-act cycle and data display. N. BOLLEGALA.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2016; 14: 1230-1233.

De nos jours, la qualité de notre travail et sa mesure deviennent de plus en plus importants, au point de devenir aux USA une base de remboursement! L’article prend un exemple connu – le taux de détection des adénomes lors d’une coloscopie qui doit être de 25% (ou plus) – et décrit un cycle – PDSA, plan, do, study, act – visant à l’améliorer. Il faut d’abord planifier: que visons-nous? Comment le mesurer? Quels changements faire pour améliorer les résultats? Le deuxième stade – do – est une exécution du plan. Le troisième est d’étudier les résultats. Le dernier est d’agir en décidant la poursuite ou la modification des propositions antérieures.

 

Building quality improvement programs for liver disease: A systematic review of quality improvement initiatives. EB. TAPPER.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2016; 14: 1256-1265.

Chacun « sait » l’importance des critères de qualité suivants en hépatologie: la vaccination pour l’hépatite A et B dans les affections hépatiques chroniques – la détection de la péritonite bactérienne spontanée et son traitement préventif ultérieur – le screening des varices oesophagiennes – le traitement des hémorragies variqueuses – le screening de l’hépatocarcinome – la prévention des réhospitalisations précoces. Et pourtant, leur usage est loin d’être systématique: 30% pour la vaccination – 27% de screening et de traitement prophylactique des varices – 35% d’antibiothérapie prophylactique en cas d’hémorragie sur varices – etc…

Il y a donc place pour une amélioration. L’article détaille alors différentes mesures et leur résultat. Le simple rappel même informatisé de mesures est peu efficace. Les mesures efficaces sont souvent pragmatiques: disposer des vaccins au moment où le patient est vu (beaucoup ne reviendront pas!) – disposer facilement du matériel de ponction par ex. aux urgences pour permettre une ponction diagnostique dès l’admission – disposer d’infirmières qui organisent vaccins, screening, etc…

La première étape est de mesurer ce que vous faites actuellement: quelle est la proportion de cirrhotiques vaccinés? Etc… Et puis, voir l’article précédent: PDSA.

 

Accuracy of magnetically controlled capsule endoscopy, compared with conventional gastroscopy, in detection of gastric diseases. Z. LIAO.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2016; 14: 1266-1273.

Actuellement, les vidéocapsules endoscopiques ne permettent pas un examen correct de l’estomac.

Cette étude a utilisé une vidéocapsule qui peut être orientée dans l’estomac par un système robotique magnétique externe. L’estomac est préparé par l’ingestion de siméthicone et de pronase et ensuite rempli de 500 ml d’eau. Globalement, les résultats comparatifs de la vidéocapsule et de l’endoscopie conventionnelle pratiqués chez 353 patients chinois montre de très bons résultats: plus de 90% de sensibilité, spécificité, valeur prédictive positive, valeur prédictive négative.

Pour le futur?

Clinical Gastroenterology and Hepatology

Juillet 2016 Docteur Jean-Claude Debongnie

Relationship between control of glycemia and gastric emptying disturbances in diabetes mellitus. M. HALLAND.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2016; 14: 929-936.

L’hyperglycémie est considérée comme un facteur de risque majeur d’un retard de vidange gastrique et vice versa. Cette analyse détaillée de la littérature montre que les données clairement établies sont limitées et concernent quasi uniquement le diabète de type 1. L’hyperglycémie aigue sévère et chronique peut retarder la vidange gastrique mais l’effet d’une vidange gastrique ralentie sur le contrôle glycémique est mal établi. L’impact d’un contrôle glycémique corrigé sur la vidange gastrique est inconnu et vice versa.

 

Short-term and long-term efficacy of psychological therapies for irritable bowel syndrome: A systematic review and meta-analysis. KT. LAIRD.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2016; 14: 937-947.

L’effet positif des « thérapies psychologiques » (thérapie cognitive – relaxation – hypnose – pleine conscience) connu et confirmé par cette étude (qui inclut 41 essais thérapeutiques et 2290 patients) montre pour le première fois que ces effets persistent à « long terme » (6 à 12 mois). Ainsi, 14% ont vu leur incapacité de travail disparaître VS 4% dans les groupes contrôles de deux études.

Clinical Gastroenterology and Hepatology

Juin 2016 Docteur Jean-Claude Debongnie

Proton pump inhibitors increase incidence of nonsteroïdal anti-inflammatory drug-induced small bowel injury: A randomized, placebo-controlled trial. E. WASHIO.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2016; 14: 809-815.

Dans un groupe de 57 patients japonais la prise d’AINS: celecoxib 200 mg x 2 (inhibiteur des COX 2) entraine plus de lésions grêles (érosions + ulcères) quand elle est associée à un IPP (pantoprazole 20 mg): 44,4% VS 16,7%. Ceci confirme la toxicité des AINS sur le grêle, majorée par la prise d’IPP (effet attribué à une dysbiose du grêle). Si cela n’entraine pas nécessairement des conséquences cliniques, il faut s’en souvenir en cas de pertes de sang occultes ou d’anémie avec un bilan endoscopique classique normal.

 

Symptoms of depression and anxiety are independently associated with clinical recurrence of inflammatory bowel disease. A. MIKOCKA-WALUS.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2016; 14: 829-835.

  Cette large étude Suisse (n = 2007) montre une association significative entre les symptômes de dépression ou d’anxiété (évalués par des échelles validées) et les récidives cliniques de MICI.

 

Providing hospitalized patients with an educational booklet increases the quality of colonoscopy bowel preparation. WF. ERGEN.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2016; 14: 858-864.

La qualité de la préparation à la coloscopie est souvent moindre chez les patients hospitalisés. Dans cette étude randomisée, les patients ayant reçu des instructions écrites expliquant la préparation et son importance, avaient plus souvent une préparation de qualité: 62% VS 35%.

Il y a une dizaine d’années, une étude de la Société Belge d’Endoscopie Digestive a montré qu’une bonne information préalable du patient (externe) par le gastroentérologue était associée à une meilleure préparation, à un temps d’examen plus court et à une meilleure satisfaction du patient.

clinical-gastroenterology-and-hepatology-1605

Clinical Gastroenterology and Hepatology

Mai 2016 Docteur Jean-Claude Debongnie

Gastroesophageal acid reflux control 5 years after antireflux surgery, compared with long-term esomeprazole therapy. JG. HATLEBAKK.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2016; 14: 678-695.

L’analyse de la pHmétrie de 24h a été faite 6 mois et 5 ans après chirurgie antireflux par voie laparoscopique chez 116 patients et comparée à 151 patients sous omeprazole. L’ensemble des patients faisait partie d’une étude prospective randomisée portant sur l’efficacité et la sécurité des deux types de traitement. Dans le groupe chirurgical, où le reflux acide était de 8,6% avant l’opération, l’acidité dans l’œsophage était réduite à 0,7% après 6 mois et après 5 ans. Dans le groupe médical, le reflux était de 8,8% avant traitement, 2,1% après 6 mois d’omeprazole (20 ou 40 mg) et de 1,9% après 5 ans.

 

Features and progression of potential celiac disease in adults. U. VOLTA.

CLIN GASTROENTEROL HEPATOL 2016; 14: 686-693.

La maladie coeliaque « potentielle » est diagnostiquée chez les patients ayant les marqueurs sérologiques (anticorps antitransglutaminase) et génétiques (HLA– Q2 et on HLA-DQ8) dont les biopsies duodénales sont normales. Sur une période de 10 ans, parmi 735 cas de maladie coeliaque, 77 répondaient à cette définition. 61 patients étaient « symptomatiques »: diarrhée – perte de poids – aphte – anémie. Un régime sans gluten a fait disparaitre les anomalies et normaliser les anticorps antitransglutaminase. Inversément, parmi les 16 patients sans symptômes ni anomalies, un régime normal poursuivi les trois années suivantes n’a entrainé une atrophie villositaire que chez un patient.
Depuis le diagnostic « classique » de la maladie coeliaque avec atrophie villositaire, deux groupes de patients sont apparus qui tous deux répondent au régime sans gluten: la maladie coeliaque potentielle (voir ci-dessus) et la sensibilité au gluten (où tous les tests sont négatifs).